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Orges brassicoles : possible perte du marché chinois

« Sans cette demande, on risque, du moins cette année, de souffrir », alertait Bertrand Auvray, de Soufflet Négoce (au pupitre), lors du colloque Orges brassicoles, jeudi 13 avril à Dijon (Côte-d'Or).

La 23e édition du colloque orges brassicoles organisé par Arvalis, jeudi 13 avril à Dijon, a mis en évidence un changement à venir sur le marché : la levée de la taxe chinoise sur les orges australiennes.

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Plus de 200 représentants de la filière orges brassicoles se sont rassemblés, jeudi 13 avril, à l’occasion de la 23e édition du colloque orges brassicoles organisée par Arvalis à Dijon. Les échanges ont permis de faire le point sur la campagne 2022-2023, mais aussi de se projeter sur 2023-2024 dans un marché français sino-dépendant.

Les grains protéinés ont trouvé preneur

En 2022, la production d’orge d’hiver brassicole française a été satisfaisante avec 8,4 Mt. Au niveau qualitatif, les teneurs en protéines ont été assez homogènes et en phase avec les besoins des malteurs. Néanmoins, les fortes températures au moment du remplissage ont eu des effets contrastés selon les types de sol sur le poids spécifique et les calibrages qui sont hétérogènes.

Les orges de printemps brassicoles, elles, ont particulièrement souffert des conditions climatiques. Avec 3 Mt, la production accuse une baisse de 10 % par rapport à la campagne précédente. En conséquence, les teneurs en protéines ont été variables, souvent élevées, et les calibrages bons à très bons. Les grains à hautes protéines (jusqu’à 13,5 %) ont finalement trouvé leur destination à l’export (Inde). De plus, à la suite de la sécheresse en Argentine, une deuxième vague de demande inattendue en orge de printemps s’est ouverte en provenance d’Inde et de Chine.

Retour de l’orge australienne

Par ailleurs, mardi 11 avril, la Chine et l’Australie ont annoncé chercher un accord pour lever la taxe chinoise sur les orges australiennes. L’inquiétude plane sur la prime brassicole des orges d’hiver pour 2023. « En l’espace d’une semaine, la prime fourragère a déjà perdu 25 €/t, déclare Bertrand Auvray, de Soufflet Négoce by InVivo. Si l’orge d’hiver française était jusque-là presque exclusivement exportée en Chine, sans cette demande on risque, du moins cette année, de souffrir. » D’autant plus que les surfaces françaises d’orge d’hiver sont en hausse avec 1,34 Mha, soit 40 000 ha de plus qu’en 2022. En effet, les primes attractives depuis deux ans ont incité les agriculteurs à se tourner vers cette culture.

Bertrand Auvray est moins pessimiste vis-à-vis des orges de printemps. L’Espagne connaît pour la deuxième année consécutive une sécheresse importante. Les exportations d’orge de printemps française devraient ainsi répondre à la demande espagnole, alternative à la demande chinoise. « On trouvera d’autres destinations que la Chine, comme le Mexique. En 2020, on avait déjà exporté près de 300 000 t d’orge de printemps là-bas », ajoute-t-il.

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